jeudi 26 mars 2009

Les Maternelles sur France 5


Célèbre émission qui vous présente des reportages et des débats sur la vie des parents et des enfants : grossesse, maternité, congé paternité ... Nous vous présentons une vidéo issue de cette émission, intitulée Des livres pour faire rire les enfants :


Nouveaux liens

Nos articles n'étant qu'une liste exhaustive de tout ce qui touche à la littérature jeunesse, nous vous proposons une série de sites internet consacrés à ce sujet. Vous les trouverez en lien sur le côté gauche de notre blog !

Surfez bien !!!

Opération Premières Pages : des livres au berceau !!!

Connaissez-vous "Bookstart" ? Il s'agit d'une expérience anglaise visant à encourager les parents à partager les joies de la lecture avec leurs enfants dès leur plus jeune âge !

Christine Albanel, ministre de la culture souhaite étendre cette expérience en France et entend remettre à chaque nouveau-né un album, comme initiation à la lecture !

Cette offre concernera dans un premier temps et de façon expérimentale, les départements de l'Ain, Seine-et-Marne et le Lot. 22 000 albums seront distribués à l'automne 2009 aux parents qui recevront également un guide de lecture conçu par les parrains de cette opération "Premières Pages" : les ministères de la Culture, de la Famille, et la CNAF (Caisse Nationale des Allocations Familiales).

Le dispositif a été annoncé à l'issue du Conseil du livre, mardi 10 mars dernier et les coûts de production estimés à 150 000 € seront entièrement pris en charge par la CNAF. La promotion sera effectuée par le ministère de la Culture.

En France, il y a eu 834 000 naissances en 2008. Quatre conseils généraux (Ardèche, Puy-de-Dôme, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) mènent déjà des opérations similaires. Mais c'est un programme britannique "book-start", lancé en 1992 sous John Major et renforcé par Tony Blair au début des années 2000, qui a servi de modèle. Les enfants bénéficient de deux fois deux livres, à leur naissance, puis à 36 mois, juste avant l'entrée en maternelle.

Un réseau "bookstart" a même essaimé à travers le monde avec des expériences en Allemagne, au Japon, en Thaïlande et en Amérique latine.

En Grande-Bretagne, seul l'enfant est concerné. En France, les parents sont également visés. Il s'agit aussi d'accompagner la famille dans la redécouverte de l'écrit. Quand parents et enfants reprendront goût à la lecture à voix haute, la lutte contre l'emprise croissante des écrans pourra s'organiser.

"Premières pages" devrait plaire aux familles, mais aussi attiser la convoitise des éditeurs de jeunesse, un des secteurs les plus dynamiques en France. La création de "l'album original" va faire l'objet d'un appel d'offres. En plein Salon du livre de Paris - jusqu'au 18 mars -, cette annonce probébé devrait permettre aux pouvoirs publics de se mettre les éditeurs dans la poche.

Si vous souhaitez découvrir l'opération Bookstart plus en détails : http://www.bookstart.org.uk/

vendredi 20 mars 2009

Nouvelles manifestations !!!

Théâtre, exposition, festival, ... à croire que le monde de l'imaginaire, des contes et de la littérature jeunesse sont en plein boom dans notre pays.

Après un premier article, sur des expositions touchant, de près ou de loin, à la littérature jeunesse, voici trois nouvelles manifestations qui feront le plaisir de votre famille ou de votre classe.

Cette fois, les sujets sont mit en scène de différentes façons, à vous de trouver celle qui correspondra le plus. Peut-être les trois ?!

Alors, bonne visite !!!

  • La Fée aux gros yeux, théâtre Le Lucernaire, Paris.


En 1875,une grand-mère nommée George Sand raconte d'étranges histoires à ses petits enfants dont La Fée aux gros yeux.

Elsie, petite fille facétieuse, instruite, et quelquefois bien élevée, aime à monter de jolis spectacles de marionnettes. Sa grand-mère lui a transmis le goût des belles histoires, de l'opéra, du théâtre, et de l'art en général. Mais c'est au cours de l'été 1875, que la petite fille va grandir bien vite, en apprenant à porter un regard différent sur le monde qui l'entoure.

En effet une étrange gouvernante venue d'Irlande, initie la petite Elsie au beau et à l'infiniment petit, en lui faisant découvrir le " monde peuplé d'esprits qu'est la nature ". Un univers insoupçonné, hautement respectable, et si singulier ! Ainsi, à travers la myopie d'une gouvernante , ressemblant en tout point à une fée, Elsie apprend à observer, au-delà des apparences.

Ses questionnements seront bientôt les vôtres : qui est véritablement Monsieur Bat ? Une chauve-souris ou un précepteur ? Pourquoi la lumière reste-t-elle allumée tout au long de la nuit dans les appartements de Miss Barbara ? D'où vient sa si grande peur des Chauves -souris ? Et enfin : " qui nous prouve que les puces n'ont pas des puces, lesquelles nourrissent à leur tour des puces, qui en nourrissent d'autres...et ainsi de suite, jusqu'à l'infini ? "


Auteur: Danièle Crouzatier, d'après un conte de George Sand
Artistes: Cybèle Calvat, Isabelle Duru
Metteur en scèn: Aude Crouzatier


  • Le Petit Nicolas, Exposition à l'Hôtel de Ville de Paris.


A l’occasion du 50ème anniversaire du Petit Nicolas, créé en 1959 par René Gosci nny et Jean-Jacques Sempé, la première exposition consacrée au Petit Nicolas vous est proposée à Paris.

Se plonger dans une histoire du Petit Nicolas, c’est retrouver l’insouciance de l’enfance. Insouciance bercée de l’amour inconditionnel des parents, du souvenir de l’odeur de la craie et du bruit des billes qui s’entrechoquent.
Les documents inédits puisés dans les archives personnelles de René Goscinny et de Jean-Jacques Sempé établissent un émouvant dialogue entre la machine à écrire de l’un et la planche à dessin de l’autre. De ce dialogue vont naître des enfants aux prénoms étranges et drôles : Clotaire, Agnan, Rufus, Alceste, Eudes, Geoffroy, Joachim et bien sûr Nicolas accompagné de son père, sa mère et de sa jolie maîtresse d’école.

Dans une ambiance scolaire, entre tableaux noirs et pupitres en bois, on découvre ou redécouvre 150 dessins originaux accompagnés d'extraits des différentes aventures du Petit Nicolas et de tous les autres personnages, comme Alceste, le « gros qui mange tout le temps ».

On peut y voir notamment le secret de Little Làsi (édition islandaise du Petit Nicolas) avec les filles, il est timide et surtout romantique : « Aujourd'hui j'ai été invité à l'anniversaire de Marie-Edwige. Elle est très chouette, je crois qu'on va se marier plus tard. »

Exposition gratuite à l'Hôtel de Ville de Paris, du 6 mars au 7 mai 2009 Au salon d'accueil, 29 rue de Rivoli 75004 Paris

Tous les jours sauf dimanche et fêtes De 10h à 19h



  • 13ème Festival de l'Imaginaire, Paris.


La Maison des Cultures du Monde invite les élèves à découvrir les patrimoines culturels du monde à travers une série de spectacles éducatifs. Une approche ambitieuse de la diversité culturelle qui se propose d’ouvrir les jeunes consciences à la découverte de l’Autre par un déchiffrement des formes plurielles de la créativité humaine. Défendre la différence plutôt que l’indifférence, telle est la mission éducative de la Maison des Cultures du Monde.


Les spectacles du programme « Éducation Culturelle » sont conçus sous forme de rencontres – 1h de représentation suivie de 30 minutes de discussion avec les artistes –. Ils privilégient l’échange et l’écoute, favorisant ainsi l’épanouissement du respect mutuel dans la diversité des expériences vécues.

Chacun de ces spectacles et de ces concerts s’accompagne d’un dossier pédagogique adapté au programme artistique de l’Éducation Nationale. Il s’agit de préparer au mieux l’expérience de la réception auditive et visuelle des élèves par une action coordonnée entre lieux d’Éducation et lieux de Culture.


Partager avec les élèves le savoir-faire et l’expérience que la Maison des Cultures du Monde a acquise sur le terrain, c’est les engager dans un dialogue avec l’altérité. C’est aussi les convier à la découverte de leur propre héritage culturel en affinant leurs capacités auditives et analytiques qui permettront à chacun de se forger un sens esthétique, critique et civique.
Cette manifestation propose un large éventail de spectacles et expressions traditionnelles de différentes cultures.


Du 5 mars au 12 avril on pourra apprécier à la Maison des Cultures du monde, les "gule" nom des danseurs chewa de Zambie, emplumés et affublés de masques en bois peints qui ne sortent qu'a la tombée du jour lors de rites de passage.La tradition des joutes poétiques est, elle, toujours vivace en Europe.

Les interprètes sardes de la "gara poetica" et ceux de la "glosa" des Baléares se livreront à une surenchère verbale, récitée ou chantée les 14 et 15 mars.La musique occupe une large place dans cette manifestation. D'Indonésie vient le tembang sunda, un chant courtois de Java-Ouest interprété par Nani Sukwamati, le théâtre d'ombres Wayan Kulit ou le danseur chorégraphe de Bornéo Eko Supriyanto.

Les 10 et 11 mars, on pourra découvrir une autre musique traditionnelle: le molam, genre musical emblématique du Laos, au cour duquel se place le khène, un orgue a bouche fait de bambou et de bois, l'instrument-roi du pays.

En Asie centrale, les musiques de cour possèdent de riches traditions: l'ensemble Ashiq d'Azerbaïdjan, où dialoguent le balaban (hautbois) et le saz (luth), donneront un spectacle le 29 mars à l'Auditorium du Louvre.

La France possède également ses légendes et son imaginaire, par exemple celui du conteur Albert Poulain, qui interprétera les 21 et 22 mars quelques récits, contes et chants collectés en Haute-Bretagne.

Le festival se terminera par du qawwali, un chant puissant et mystique pakistano-indien porté par les tablas et l'harmonium, qu'interpréteront les frères Mehr et Sher Ali.

Du 3 mars au 10 avril 2009.

La BD en classe !



Découvrez également ce site internet qui propose de nombreuses bandes dessinées pour accompagner ludiquement un cours !


L'univers de la bande dessinée

Comme vous avez été nombreux à nous poser des questions quant aux vertus pédagogiques des bandes dessinées, nous vous proposons un article à ce sujet !

Tout d'abord, si vous souhaitez en savoir davantage sur l'histoire de la bande-dessinée, nous vous proposons de parcourir ce site internet construit de façon méthodique et claire :

Bonne visite !!!

Intéressons maintenant aux qualités de la bande dessinée et surtout à ses apports en matière de pédagogie.
Comment la bande dessinée permet-elle aux enfants de se cultiver ?
Par quels moyens éduque-t-elle le regard des enfants et comment fait-elle pour parvenir à raconter de bonnes histoires tout en utilisant autant d'images ?

  • La bande dessinée est une culture

Avec le cinéma, la bande dessinée représente l'art visuel le plus important de son époque. Elle joue un rôle de miroir des moeurs, des modes, des préoccupations d'une période donnée mais elle est aussi un outil de culture et de transmission de connaissances concernant aussi bien l'actualité que les modes de vie des pays du monde entier, l'histoire, la psychologie ou l'imaginaire des populations.

  • La bande dessinée favorise l'expression et éduque le regard

La bande dessinée est un moyen d'expression. C'est un art qui favorise toutes les approches : graphique, narrative, historique, psychologique, idéologique... Elle adopte différentes expressions et est accessible à tout types de lecteurs, notamment les jeunes lecteurs, qui s'expriment plus facilement à partir d'une oeuvre de bande dessinée. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle ne se décrypte pas complètement et globalement au premier coup d'oeil. Attention et capacité à observer sont exigées ! En effet, il ne suffit pas seulement d'observer les images pour découvrir toutes les facettes de l'oeuvre et si l'on veut la comprendre dans sa totalité, le texte est le fil conducteur de l'histoire ! Seulement, l'une des originalités de la bande dessinée est que le lecteur peut "se perdre" dans les cases, les parcourir dans le désordre ou suivre docilement le déroulement de l'histoire : chaque bande dessinée se lit différemment et selon l'envie du lecteur. La bande dessinée est une école du regard.

  • La bande dessinée, un art du dessin

En bande dessinée, le dessin n'illustre pas, il raconte, montre et suggère beaucoup plus qu'il n'exhibe car le texte qui l'accompagne laisse place à l'imagination ... Si on l'appréhende superficiellement, la bande dessinée peut laisser l'illusion d'une oeuvre vite lue. Or, pour pouuvoir l'apprécier, il faut prendre le temps de la parcourir sans hésiter à faire des "retours en arrière" afin de réexaminer un dessin ou relire un passage.

  • La bande dessinée, des histoires exceptionnelles

Si la bande dessinée sait efficacement amuser, caricaturer, pasticher, elle peut aussi donner à réfléchir, à s’informer, à s’inquiéter ou à pleurer. La bande dessinée est un art du récit et un art du spectacle, un art de la case, de la bande et de la planche où scénariser et dessiner doivent savamment combiner leurs talents. De fait, lire une bande dessinée revient à participer à des spectacles grandiose ou quotidien, intimiste ou délirant, au même titre qu’un film ou un roman. La passion du mot et de l’image s’en donne à coeur joie pour créer des oeuvres inoubliables et troublante.

  • La bande dessinée est innovante et trouve sa place partout ...

La bande dessinée est un art du récit qui se construit au moyen de mécanismes spécifiques en constante mutation. Un réseau d’écritures complémentaires et un faisceau complexe de relations texte-image, de signes et d’effets, trament, tissent, construisent pas à pas chaque histoire. C’est un art sans pareil, qui s’est fait tout seul et qui continue d’innover sans cesse.

L’enseignement est le meilleur moyen pour faire partager avec le plus grand nombre le patrimoine culturel. Enfants, tous les enseignants actuels, ont lu des bandes dessinées : ils ne sont pas devenus des analphabètes… Or les enfants n’ont pas (ou ont rarement) la connaissance intuitive de la bande dessinée qu’on leur accorde quelquefois.

Depuis quelques années, nous assistons à l'essor d'un nouveau type de bandes dessinées en provenance du Japon : Les Mangas. Pour la plupart, ils sont inspirés de dessins animés et utilisent un vocabulaire courant et très accessible au lecteur.

Les mangas plongent le lecteur dans des décors plutôt froids et lugubres et l'action se déroule principalement autour d'un personnage principal dit "mannequin". Ils se lisent à l'envers et sont édités en noir et blanc.

Nous trouvons fréquemment dans un manga “des découpages d’action”:

Cette action amène à avoir une sensation de réalisme qu’on peut éprouver devant un film ou un dessin animé. On retrouve également les “points de vue”, les “cadrages” les “effets de perspectives” ainsi que des “gros plans” utilisés dans les films.

Si l'on peut prôner les vertus des bandes dessinées, les mangas ne peuvent pas être considérés de la même manière. Ils offrent principalement aux lecteurs des scènes violentes et irréalistes accompagnées de discours pauvres.

samedi 14 mars 2009

Replongez en enfance dans l'univers de Martine

  • La naissance de Martine :

Le poète : Gilbert Delahaye travaille en Belgique aux édition Casterman le jour où monsieur Casterman lui demande de raconter et écrire les aventures d'une petite fille. C'est ainsi qu'en 1954 naît l'album Martine à la ferme qui connaît un succès immédiat.



L'illustrateur, c'est Marcel Moulier. Il habite à Tournai, ville dans laquelle se trouvaient les éditions Casterman. Très doué pour la peinture et le dessin, il reçoit le texte de Martine à la ferme et donne vie à une petite fille et ses amis dont les aventures sont aujourd'hui connues dans le monde entier !

Martine est devenue un véritable phénomène de l'édition pour la jeunesse et ses aventures, au nombre de 51, ont été publiées à plus de cinquante millions d'exemplaires. Il s'en vend actuellement plus d'un million par an et les histoires de Martine ont été traduites dans une cinquantaine de pays où son prénom se décline en : Anita, Tiny, Debbie, Maja, Marika, Mary ou encore Steffi !

Martine s'adresse à toutes les petites filles et s'adapte à son époque en douceur.

  • L'univers de Martine :

Martine donne l'occasion à toutes les petites filles de voyager et de l'accompagner au cours de ses aventures.

Il faut attendre la parution de son troisième album Martine à la mer, pour faire la connaissance de Patapouf, son fidèle compagnon que l'on retrouve immuable à chaque aventure alors même que sa maîtresse évolue dans sa physionnomie ou sa garde-robe.

Le monde de Martine est rassurant et offre aux enfants un univers proche de leur quotidien. Il met en avant l'importance des relations humaines en multipliant les interactions avec des adultes compréhensifs, bienveillants et courtois qui aiment et respectent les enfants. Les enfants quant à eux ont des relations paisibles, basées sur l'estime et la solidarité. Martine est entourée d'amis fidèles, elle est sportive, intrépide et curieuse. Elle ne craint pas d'affronter la mer ou la montagne et aime également jouer à la petite maman.

  • Quelques albums :

vendredi 13 mars 2009

Deux expositions à ne pas louper

Cher lecteurs !

Si vous ne savez pas comment occuper votre week-end, nous vous proposons deux sorties autour du livre. Vous pouvez y aller seul, en famille, entre amis ou même avec votre classe.

N’hésitez pas à nous faire part de votre ressenti, que ce dernier soit positif ou négatif, sur l’exposition que vous visiterez.

Bonne visite !!!


  • Salon du livre 2009

Du 13 au 18 mars, porte de Versailles.

Mexique, invité d'honneur.


Le printemps est signe de renouveau, d’éclosion, de libertés retrouvées…Le Salon du Livre est lui aussi en plein renouveau ! Fort de ses 29 printemps, il propose à ses visiteurs un voyage vers de merveilleux imaginaires. Que vous soyez grand lecteur, adolescent à la recherche de nouveaux mondes ou encore une famille que la lecture passionne, le Salon du Livre a construit sur 50 000 m2 la plus grande et la plus belle offre de livres en Europe.



Le Mexique au Club Jeunesse

Calligraphie, ateliers de création d’alebrijes, lectures de contes traditionnels mexicains, le Mexique est à l’honneur au Club Jeunesse. Participez à des activités créatives et assistez aux représentations du spectacle !

Avec Le Bruit de l’eau dit ce que je pense, faites un voyage dans l’imaginaire mexicain à travers une exposition inédite réalisée par 20 jeunes illustrateurs.

Le Bruit de l’eau dit ce que je pense :

Adapté de trois contes traditionnels originaires d’Afrique, de Turquie et de la région celte, Le Bruit de l’eau dit ce que je pense est une invitation à rêver, et à visiter des mondes qui ont cessé d’exister. Une vraie respiration onirique au sein de l’effervescence du salon. A ne pas rater! (Adaptation: Georges Perla, mise en scène: Jean-Marie Binoche, Comédienne: Adriana Duch).

Typiquement mexicains, les alebrijes sont des petits animaux fantastiques, fabriqués à partir de papier mâché ou de bois sculpté et peints de couleurs vives. L’illustrateur Fabricio Vanden Broeck initie les jeunes à cet art délicat et plein de fantaisie.

  • Babar, Harry Potter et Compagnie. Livres d'enfants d'hier et d'aujourd'hui
Du 14 octobre 2008 au 11 avril 2009.


Site François-Mitterrand, à la Grande Galerie.

Les livres de notre enfance sont bien plus que des livres : ce sont des portes ouvertes sur l'inconnu, des sujets d'étonnement, de rêve, de rire et d'effroi... Premiers repères du futur adulte, ils orientent notre sensibilité et décident de nos manières d'être au monde. Contes de fées, livres d'images, romans d'aventures ou du quotidien, encyclopédies des curiosités naissantes, journal attendu avec impatience et dévoré comme une gourmandise sont autant d'émotions communes à de nombreuses générations. Mettant ses pas dans ceux de l'enfant, l'exposition invite à découvrir ces livres en suivant les différents âges de l'enfance, des premiers apprentissages à la maîtrise de la lecture, de l'exploration de l'imaginaire à la découverte du réel. Bébés-lecteurs fascinés par les livres des sens, enfants rêveurs prenant l'échappée belle, adolescents aux lectures miroirs ou initiatiques, grands enfants collectionneurs : autant de guides pour un étonnant voyage, des trésors anciens à la création contemporaine. Du Capitaine Nemo à Harry Potter, de L'Ami des enfants à Astrapi, quatre siècles de livres pour enfants sont ainsi mis en scène à travers l'objet livre, mais également ses documents préparatoires (manuscrits et dessins originaux), sa promotion par les affiches, ses dérivés dans le domaine du jouet, ses échanges avec le grand et le petit écran.

jeudi 12 mars 2009

Ces auteurs français lus dans le monde entier


La croissance de l'édition jeunesse est restée, l'an passé, supérieure à celle du marché du livre. Aucun titre français ne peut prétendre faire de l'ombre à "Harry Potter" mais nos auteurs s'exportent de plus en plus.






A New York, l'illustrateur alsacien Tomi Ungerer est une star. Comme à Séoul, à Tokyo ou à Prague. Ses plus célèbres albums, Les Trois Brigands ou Le Géant de Zeralda (L'Ecole des loisirs), ont été traduits dans vingt langues.






A Tokyo, Pénélope, l'intrépide petit koala bleu imaginé par Anne Gutman (auteur) et Georg Hallensleben (illustrateur), qui se sont rencontrés à Paris chez Gallimard Jeunesse, est l'objet d'un engoûment au-delà de son jeune électorat. On commercialise des produits dérivés à son effigie pour séduire autant d'enfants que de fans trentenaires ! Ses auteurs ont les honneurs des galeries d'art.



Au coeur de Rome, Daniela, qui, comme tant d'autres ados de 13 ans, "a pris le goût de lire avec Harry Potter", sort de son école avec cette fois, sous le bras, le dernier tome de la trilogie La Quête d'Ewilan (Rageot) de Pierre Bottero, auteur français qui, toutes oeuvres confondues, totalise en quatre ans plus de un millions d'exemplaires vendus. A Amsterdam, Lucie, 15 ans, lectrice de romans, peut, elle aussi, aisément citer un auteur français. Elle a eu "un coup de coeur pour Tobi Lolness de Timothée de Fombelle".




En France, l'édition jeunesse n'est pas prête à être gagnée par la crise. Son succès se construit autour d'auteurs qui sont plébiscités dans notre pays comme à l'étranger.



Le phénomène n'est pas nouveau, Le Petit Prince de Saint-Exupéry, pillier du catalogue de Gallimard, a été "traduit dans 159 langues à raison de 253 éditions officielles répertoriées". C'est toujours l'oeuvre littéraire française la plus traduite et la plus lue dans le monde.


Les aventures de Babar ont fait rêvé des générations d'enfants dans de nombreux pays. Il y a quelques semaines, les dessins de Jean et de Laurent de Brunhoffe ont été exposés à New-York, à The Morgan Library and Museum. Leurs oeuvres originales sont encore visibles à la Bibliothèque nationale de France (BNF) à Paris (avec exposition Babar, Harry Potter et Cie qui se poursuit jusqu'au 11 avril).
Chez les lecteurs un peu plus âgés, c'est la renommée de Michel Tournier ou de Daniel Pennac qui frappe. Ces écrivains, qui se défendent d'écrire pour leur jeunesse mais l'ont si bien cernée, sont admirés sur toute l'Europe.
Aujoiurd'hui, la nouvelle génération de romanciers français qui séduit la jeunesse au-delà de nos frontières est portée par un secteur qui a considérablement évolué. Chez les éditeurs, le poids du secteur jeunesse qui dépassait à peine 7% du chiffre d'affaires en 1994 est passé à 15% en 2007 (526 millions d'euros de CA avec 70 millions de livres vendus).

L'an passé, la croissance des ventes jeunesse est restée supérieure à celle du marché du livre. D'après une étude IPSOS citée par Livres Hebdo, 57,2 millions de volumes ont été vendus d'octobre 2007 à septembre dernier et les ventes du secteur jeunesse ont encore progressé de 5% au troisième trimestre 2008.
Au-delà de ces ventes vertigineuses (24,5 millions d'exemplaires pour le seul marché français), Harry Potter a donné de l'élan à toute la fiction jeunesse, y-compris en France. Il a ouvert la voie à une nouvelle génération de romans-fleuves, présentés en "grand format" (14/22 cm, comme les livres d'adultes). Avec eux, le chiffre d'affaires des éditeurs s'envole : le grand format coûte entre 15 et 20 euros ... quatre fois et demie le prix d'un poche, aujourd'hui en perte de vitesse.
Si le contexte de crise économique entrainera sans doute dans les mois à venir un rééquilibrage, en 2008, le grand format fut toujours plébiscité.


Trop heureux de voir leurs ados lire, les parents ne regarde pas à la dépense. "Selon IPSOS, 69% des ventes de fiction jeunesse ont concerné dans l'année écoulée les grands formats", souligne Livres Hebdo. Jusqu'ici, les best-sellers (20% des titres assurent 80 % des ventes) étaient signés par des auteurs Anglo-Saxons. Mais, depuis 3 ans, l'édition française suscite un regain d'intérêt grâce à l'éclosion d'une nouvelle génération d'auteurs. Certes, la France n'est pas prête a faire jeu égal avec les Anglo-Saxons mais trois auteurs français se sont hissés dans le classement des trentes meilleures ventes jeunesse (de janvier à septembre 2008) établi par IPSOS-Livres Hebdo. Au 18ème rang, Anna Gavalda avec 35 kilos d'espoir (Bayard Jeunesse), un ouvrage jeunesse publié en 2002, qui confirme le succés de l'écrivain français le plus lut au monde. Au 29ème rang, Anne-Marie Desplat-Duc avec Un corsaire nommé Henriette (Flammarion), 7ème volet de sa fameuse saga historique Les colombes du Roi-Soleil (250 000 exemplaires). Enfin, seulement devancé dans ce classement par deux titres - le dernier tome de Harry Potter (Galimard Jeunesse) et La Princesse rebelle (Michel Lafon) de la Québécoise Anne Robillard-, le dernier tome de la trilogie Le Pacte des Marchombres (Rageot) de Pierre Bottero.




Tous les professionnels en conviennent, à la foire du livre de Francfort ou à la foire du livre jeunesse de Bologne, nos éditeurs suscitent désormais un vif intérêt. Aucun titre français ne peut prétendre faire de l'ombre à Harry Potter mais, après des années d'hégémonie Anglo-Saxonne, certains de nos auteurs, lus dans le monde entier, sont courtisés par de grands éditeurs étrangers, qui guettent leurs prochaines publications. "Nous avons découvert, ces derniéres années, de très bons auteurs français. Cette nouvelle génération d'écrivains est porteuse d'un imaginaire bien distinct de celui de la fantasy anglo-saxonne. De jeunes Français comme Timothée de Fombelle, auteur de Tobie Lolness, se distinguent incontestablement par la qualité de leur style", estime Christine Baker directrice éditoriale de Gallimard Jeunesse.





Couronné dès la publication de son premier tome en 2006 par 4 prix profesionnels en France (dont le prix Saint-Exupéry), ce roman évoque les aventures d'un héros d'un millimétre et demi-vivant sur un chêne, qui était à la fois un monde en soi et une allégorie de notre fragile planète.

"Les éditeurs étrangers l'ont vite repéré. Tobie Lolness a été à ce jour traduit dans 22 langues mais, 6 mois après sa sortie, 20 contrats internationaux étaient déjà signés", révèle Anne Bouteloup, responsable de la vente des droits à l'étranger chez Gallimard Jeunesse. En littérature contemporaine, cette maison peut revendiquer quelques autres succès: Erik L'Homme (Le Livre des étoiles, traduit en 28 langues), Jean-Claude Mourlevat (Le Combat d'Hiver, traduit en 13 langues).

Mais, avec 9 prix internationaux pour Tobie Lolness, dont le prestigieux prix néerlandais, Le Crayon d'argent, jamais obtenu par un auteur de fiction Français, Timothée de Fombelle est l'un des plus attendu.



Alors que les Anglo-Saxons publient très peu d'oeuvres françaises traduites (1% de la production en Grande Bretagne, 2% aux USA), Tobie Lolness a eu les honneurs de Walker Books (Grande Bretagne) et de Candlewick (USA), qui ont conçu une couverture différente, en papier recyclé, qui se déplie en carte et est toujours illustré par François Place. Un concept si bien pensé que Gallimard Jeunesse l'a repris pour l'édition intégrale de Tolbie Lolness.










Article tiré de Valeurs Actuelles du 22 au 28 janvier 2008

mercredi 11 mars 2009

Livres pour enseigner la littérature de jeunesse en classe

Etant nous même destinés à devenir professeur des écoles, nous avons jugé utile de vous faire part d’ouvrages généraux qui vous permettrons d’installer une démarche pédagogique pour transmettre le goût de lire à vos élèves.

Nous mettrons au fur et à mesure divers ouvrages. Nous les détaillerons et nous leurs donnerons une note (subjective) pour chacun d’entre eux qui tiendra compte du contenu de l’ouvrage, c’est-à-dire du savoir transmit et du contenant, c’est-à-dire la couverture, les images, …

En espérant que vous trouverez votre bonheur !



  1. « La littérature de jeunesse à l’école. Pourquoi ? Comment ? », Renée Léon.

Édition Hachette éducation, juillet 2007, Collection Profession Enseignant, 223 pages.

Ce livre tente de répondre aux questions suivantes, en proposant des projets et des situations concrètes : à quoi sert la littérature ? Que veut-on faire dans ce domaine à l’école primaire ? Que peut-on faire ? Quels textes choisir et comment organiser une année de lecture ?

Aujourd’hui l’école se voit investie d’une mission culturelle, il s’agit d’intéresser les élèves à la littérature et leur montrer qu’au-delà du cadre scolaire elle est une activité humaine universelle.

  • Structure du livre :

Chapitre 1 : état des lieux
Chapitre 2 : le cadre et les principes
Chapitre 3 : quels textes proposer ?
Chapitre 4 : Quelles activités mettre en place ?
Chapitre 5 : Se situer dans l’espace et dans le temps

  • Petits plus du livre :

Chaque partie comporte des encadrés proposant des ouvrages et des fiches pour traiter des principaux sujets en classe, tel que « les différents types de contes ». Il y a 38 fiches.

  • Note : 18/20

Ce livre est très précis et explicite


  1. « Comment utiliser les albums en classe », Christine Houvel, Hélène Lagarde, Michèle Poslaniec.

Edition Retz Eds, octobre 2005, Collection Pédagogie Pratique.


L’album pour la jeunesse est devenu un genre à part entière et son utilisation en classe est largement préconisée par les instructions officielles de 2002.


L’objectif de cet ouvrage, destiné aux enseignants de cycle 1, cycle 2 et cycle 3 est de proposer des activités concrètes autour de l’album, à partir d’une approche culturelle et littéraire. A chaque cycle correspond 6 thématiques, chacune élaborée à partir de 3 albums analysés et suivis de plusieurs types d’activités. Ces thématiques s’inscrivent dans un tableau de 6 notions essentiels (récit, personnages, narration, temps, référence, thème) qui permet une progression entre les cycles 1, 2 et 3.


  • Structure du livre :

Partie 1 : présentation de l’album
Chapitre 1 : brève histoire de l’album
Chapitre 2 : peut-on définir l’album

Partie 2 : pistes d’exploitations à la fois ludique et exigeantes
Chapitre 3 : de nombreuses activités autour de l’album
Chapitre 4 : comment utiliser les albums au cycle 1
Chapitre 5 : comment utiliser les albums au cycle 2
Chapitre 6 : comment utiliser les albums au cycle 3

  • Petits plus du livre:

Pour chaque album présenté, il y a une illustration, une présentation de l’ouvrage et des pistes d’exploitations du livre pour travailler en classe.

  • Note : 16/20

Très bonne conception utile pour tous les professeurs débutants

samedi 7 mars 2009

Coup de coeur : littérature écolo

Suite à l'article : Jeunesse : littérature rime avec nature, nous vous proposons quelques livres sur l'écologie à faire découvrir à vos enfants ...


Tout commence le jour où Justine qui vit sur une île avec d'autres souris découvre une étrange pierre lumineuse au fond d'une crevasse. Cette pierre, qui éclaire et réchauffe, attire bientôt ses amis. Et chacun n'a plus qu'un désir : posséder le même trésor. Mais Barnabé, leur aîné, les avertit : ces pierres appartiennent à la terre. On ne peut les lui prendre sans lui donner quelque chose en retour... À partir de là, l'histoire peut bien finir ou mal tourner - tout comme l'histoire de notre planète. Car chacun, par son comportement, peut détruire la terre ou la sauver. À nous de choisir.


Cartonné: 24 pages
Editeur : NordSud (13 février 2003)
Collection : Coups de coeur
Langue : Français



Pourquoi avons-nous besoin d'eau ?
Comment l'eau est-elle polluée ?
Qui gaspille l'eau ?
Comment économiser l'eau ?

A partir d'exemples de la vie quotidienne mis en scène avec humour, ce livre aborde le problème de l'eau et permet à l'enfant d'acquérir de bonnes habitudes pour économiser notre bien le plus précieux !

Album : 21 pages
Editeur : Editions L'Elan vert (1 mars 2006)
Collection : Les Pieds sur Terre
Langue : Français


Sais-tu qu'un chewing-gum met 5 ans à se dégrader ?
Une canette en aluminium, 200 à 500 ans ?
Qu'arrive-t-il à la brique de lait, au mouchoir en papier, aux pelures de fruits ou aux sacs en plastique après usage ?
Jeter est inévitable mais pas n'importe comment, car cela peut nuire à l'environnement et gaspille en plus des matières premières.
Si tu changes tes habitudes en triant tes déchets, en réfléchissant à ta consommation et à tes achats, tu contribues à réduire la quantité de déchets produits et le gaspillage. La terre ne s'en portera que mieux !

Broché : 71 pages
Editeur : Actes Sud Junior (14 mars 2007)
Collection : Actes Sud Junior
Langue : Français

vendredi 6 mars 2009

Jeunesse : littérature rime avec nature


En matière de littérature jeunesse, l'écologie s'est depuis longtemps invitée et fait même des scores de ventes assez étonnants. Documentaires, albums ou romans : toutes les formes figurent dans les programmations de ce printemps.

La littérature jeunesse n'a pas attendu que l'écologie fasse la "une" des magazines pour se mettre au vert. La liste des documentaires sur le sujet n'a rien à envier à celle des fictions, albums ou romans, et les sorties de ce printemps se comptent sur les doigts d'au moins les deux mains pendant que certains titres, déjà un peu anciens, continuent de faire de jolis scores de vente.

C'est qu'en la matière, l'attente est grande. Chez Nathan, un Kididoc, documentaire pour les 4-8 ans, à paraitre sous peu, s'intitulera Protégeons la planète. Il s'inscrit dans le sillage d'un Dokéo -destiné, lui,aux 8-12 ans- sur le même sujet. "Nous avons eu des demandes de libraires et d'enseignants, pour des documentaires sur ce thème", rappelle-t-on dans cette maison très liée au milieu enseignant. Chez Actes Sud junior, la collection "A petits pas" s'enrichit ce mois-ci d'un quatrième titre sur un point de cette thématique. "Après l'Ecologie à petits pas, paru en 2000 et vendu à 22 000 exemplaires, après un titre dans la même collection sur le développement durable qui, en un an, s'est déjà vendu à 7 000, et un autre sur l'énergie, c'est maintenant Les Poubelles et le recyclage qui a fait un joli démarrage avec 2 700 ventes en un mois", rappelle l'éditrice de documentaires, Isabelle Péhourticq.

Si chez les généralistes le sujet est abordé sans retenue, une petite maison d'édition comme Nord-Sud, créée en 1981, a même fait de ce thème un pivot de sa politique éditoriale. Est-ce parce-que nombre de ses auteurs sont suisses ou allemands et que le siège de cette maison se trouve en Suisse? "Evidemment nos voisins ont été avant nous conscients de l'importance de ce sujet, rappelle-t-on au siège de la succursale française, ce qui explique que, depuis vingt ans, nous avons des héros écolos et défendons un mode de vie en harmonie avec la nature." Le personnage le plus emblématique de ce rapport au monde reste chez eux Justine, la souris. Dès 1997, Justine et la pierre de feu (Emme) proposait une réflexion sur la destruction de la planète. Réédité plusieurs fois, cet album continue de faire réfléchir les plus jeunes lecteurs au pillage organisé des ressources du sous-sol. Plus récemment, un chien, lui aussi écolo, refuse de donner aux hommes des morceaux de Lune, de crainte qu'ils n'abîment ces lieux autant qu'ils ont détruit la Terre : Objectif : la Lune (John A.Roowe). Un éditeur comme Milan a, lui aussi, des livres verts à longueur de catalogue.

Côté presse aussi

Ce marché, qui va de l'album au roman, est d'autant plus large que, si tous les jeunes lecteurs s'intéressent au sujet, c'est chacun à sa manière. Directeur adjoint de Play Bac, Jérôme Saltet répond à ces attentes différentes dans les quotidiens que sa maison décline pour les différentes tranches d'âge. "Aux lecteurs du Petit Quotidien, qui ont entre 7 et 10 ans, nous parlons nature et amour de la nature. Mais ces jeunes lecteurs ne s'intéressent pas encore à la sauvegarde de la planète, c'est trop compliqué pour eux, et ils aiment les animaux, les plantes. En revanche, les lecteurs de Mon quotidien, qui ont entre 10 et 13 ans, aiment entrer dans les problématiques très compliquées du développement durable avec un angle citoyen, qui leur donne prise sur leur environnement. Ils apprécient qu'on leur fasse sentir qu'ils ont un rôle à jouer en tant que citoyen."

Une éco-sensibilité qui se tarit ensuite puisque "les lecteurs de L'Actu,qui ont entre 14 et 17 ans, se désintéressent de ce sujet qu'ils estiment trop bébé pour eux", ajoute ce patron de petits journaux généralistes. Quelques romans existent pourtant pour cette tranche d'âge. L'un des plus emblématiques a même connu une jolie saga avant de trouver place dans les rayons. En 1984, l'écrivain Christian Grenier se lance dans l'écriture de ce qui deviendra Ecoland. De péripétie en refus, le manuscrit ne trouve preneur qu'en ... 2000 lorsque Rageot lance "Super cascade", une collection destinée aux grands adolescents.

De même, lorsque Béatrice Decroix, directrice éditoriale de La Martinière jeunesse, souhaite en 2003 traiter du développement durable aux adolescents grâce au livre de photos de Yann Arthus-Bertrand, elle n'a d'autres choix que de placer la notion en sous-titre, le comcept de développement durable n'étant pas assez mûr dans la société pour figurer en titre. Une chose qui nous paraît incroyable aujourd'hui ! Pourtant, ce choix s'est avéré très avisé puisque L'Avenir de la Terre -sous-titré "Le Développement Durable"- s'est vendu à 70 000 exemplaires... "En matière d'écologie, la dramatisation ne sert à rien; les leçons de morale non plus. Mieux vaut tabler sursur l'engagement que l'on peut créer", synthétise Béatrice Decroix. Que cet engagement passe par la photo comme dans Y a-t-il un autre monde possible?, d'Anne Jankéliowitch, chez le même éditeur.

Si l'on regarde côté journaux 100 % écolos, La Hulotte trouve place au côté des Wapiti et autre Wakou de Milan presse, qui, eux, sont surtout proches de la nature. La Hulotte est née en 1972 de l'imagination d'un enseignant qui a été rapidement dépassé par une demande de 800 abonnements en trois mois, et beaucoup plus très rapidement. Au point d'abandonner son métier d'origine. Aujourd'hui, 160 000 jeunes lecteurs lisent ce journal sans pub, qui propse un numéro de téléphone pour les questions de nature.

Article extrait du Monde de l'éducation, juin 2007

jeudi 5 mars 2009

Epreuve d'admission pour le personnel enseignant du 1er degré: épreuve orale option littérature jeunesse


L'épreuve se déroule en deux parties :


1 - La première partie prend appui sur un dossier de quatre pages maximum fourni par le jury.
Elle consiste en un exposé suivi d'un entretien avec le jury.
L'exposé porte sur l'étude du dossier dont le candidat dégage les idées essentielles.
L'entretien avec le jury permet de vérifier, au travers de l'étude du dossier par le candidat, ses connaissances relatives au programme de cette partie de l'épreuve ainsi que son aptitude à se situer par rapport au métier de professeur des écoles et à mettre en relation ses connaissances et sa réflexion dans le domaine de l'éducation.

Durée de la première partie :
préparation : 1 heure ;
exposé : 10 minutes ;
entretien : 15 minutes.


2 - La seconde partie consiste en un exposé ou une expression musicale, suivi d'un entretien avec le jury portant sur l'un des domaines suivants, choisi par le candidat au moment de l'inscription :
domaine des arts visuels enseignés à l'école primaire ;
domaine de la musique (expression musicale) ;
domaine de la littérature de jeunesse.

Durée de la seconde partie :
exposé ou expression musicale : 10 minutes incluant les 3 à 5 minutes d'interprétation ou de lecture du texte
entretien : 15 minutes.
Chaque partie entre pour moitié dans la notation. L'épreuve fait l'objet d'une notation unique sur 20.
Coefficient : 4.
Toute note égale ou inférieure à 5 sur 20 à l'épreuve orale d'entretien est éliminatoire.


Exposé dans le domaine de la littérature de jeunesse de la seconde partie de l'épreuve orale d'entretien :
Le candidat apporte tout le matériel nécessaire à sa prestation.
Le candidat procède à la lecture à haute voix d'un extrait d'au moins 20 lignes (prose, poésie, théâtre) qu'il a choisi dans le domaine de la littérature de jeunesse et qu'il apporte le jour de l'épreuve. L'exposé, qui prend appui sur ce texte, doit faire apparaître les connaissances (histoire, thèmes, tendances, relations avec la littérature) et la culture du candidat (textes, illustrations) dans ce domaine et s'attacher à montrer les apports de la littérature de jeunesse à l'enseignement à l'école maternelle et élémentaire. L'usage de notes personnelles par le candidat n'est pas autorisé.


Entretien avec le jury de la seconde partie de l'épreuve orale d'entretien :
L'entretien permet d'approfondir les points développés par le candidat, afin de vérifier ses connaissances et sa réflexion dans le domaine choisi et son aptitude à les relier à l'enseignement primaire.

Pour plus d'informations : http://www.education.gouv.fr/cid4483/premiere-epreuve-orale-entretien-litterature-de-jeunesse.html#elements-de-cadrage

Le domaine Littérature dans les programmes de l'école primaire

  • Se familiariser avec le français écrit et se construire une première culture littéraire

Dès quatre ans, quelquefois avant, la plupart des enfants sont attentifs aux écrits qui les entourent. Ils tentent d’en comprendre le fonctionnement et, souvent, construisent des hypothèses intelligentes, même inexactes, sur les relations entre les écritures et la réalité orale du langage qu’ils connaissent bien. L’école maternelle doit les aider dans cette appropriation progressive des formes écrites du langage et du principe alphabétique qui structure l’écriture du français : la représentation du langage oral par les signes écrits (graphèmes) se fait prioritairement au niveau des unités distinctives (phonèmes) et non au niveau de ce qui est signifié.Cet aspect du travail de la maîtrise du langage introduit l’enfant aux apprentissages fondamentaux de manière particulièrement efficace. Il est donc au centre de la dernière année de l’école maternelle (enfants de 5 ans) mais doit se poursuivre pendant la première année de l’école élémentaire comme préalable nécessaire à une entrée explicite dans l’apprentissage de la lecture. C’est en ce sens que le cycle des apprentissages fondamentaux commence dès l’école maternelle et se poursuit à l’école élémentaire. C’est aussi en ce sens que la programmation des activités des deux premières années de l’école élémentaire ne peut être effectuée sans l’aide des enseignants de l’école maternelle.




  • Découvrir les principales fonctions sociales de l'écrit

Avant même de savoir lire, l’enfant peut et doit se familiariser avec les principales fonctions de l’écrit en jouant avec les supports les plus fréquents de celui-ci, de la signalisation aux affiches et aux livres, en passant par la presse ou les supports informatiques. Le monde de l’école est évidemment découvert le premier, mais le quartier, le milieu familial, les bibliothèques ou les musées de proximité supposent le même travail. Cette exploration commence lorsque l’adulte explicite les usages quotidiens qu’il fait de l’écrit. Elle est complétée par des séances de travail spécifiques qui permettent à l’enfant de s’interroger à haute voix sur le sens que pourrait avoir tel ou tel écrit. Le dialogue qui se constitue alors permet d’évoquer les différentes hypothèses, d’éliminer celles qui ne sont pas adéquates, d’affiner les premières représentations. La séquence se termine par une lecture à haute voix du maître. Une programmation précise des différents usages de l’écrit rencontrés doit être effectuée de manière à ce qu’une exploration suffisamment riche ait été conduite entre trois et six ans.De la même manière, les supports de l’écrit peuvent être explorés et donner lieu à des tris, à des comparaisons. Avec les plus grands, onpeut commencer à travailler sur l’organisation du coin lecture ou de la bibliothèque-centre documentaire en séparant quelques types de livres. Dans toutes ces activités, il ne s’agit jamais de se livrer à un travail formel, excessif à cet âge, ni de construire des catégories abstraites. On attend des élèves qu’ils manipulent les matériaux proposés, qu’ils les comparent, qu’ils constituent des tris provisoires qui pourront être remis en question par le tri suivant.




  • Se familiariser avec le français écrit


En français, la distance entre langue orale et langue écrite est particulièrement importante. Cela se remarque tout autant pour le lexique utilisé que pour la syntaxe ou encore pour la prégnance de la norme. Si le jeune enfant se rapproche des réalités de la langue écrite en apprenant à utiliser le langage de l’évocation, il reste encore très éloigné de celles-ci alors qu’il sait déjà comprendre beaucoup de choses et se faire bien comprendre à l’oral. Il convient donc de le familiariser avec la langue de l’écrit si l’on souhaite qu’il profite plus pleinement des lectures qui lui seront faites et que, plus tard, à l’école élémentaire, lorsqu’il apprendra à lire, il reconnaisse derrière les signes graphiques une langue qui lui est déjà familière.L’une des activités les plus efficaces dans ce domaine consiste certainement à demander à un enfant ou à un groupe d’enfants de dicter au maître le texte que l’on souhaite rédiger dans le contexte précis d’un projet d’écriture. Ce n’est que progressivement que l’enfant prend conscience de l’acte d’écriture de l’adulte. Lorsqu’il comprend qu’il doit ralentir son débit, il parvient à gérer cette forme inhabituelle de prise de parole par une structuration plus consciente de ses énoncés. L’adulte interagit en refusant des formulations “qui ne peuvent pas s’écrire” et conduit les enfants à s’inscrire progressivement dans cette nouvelle exigence et à participer à une révision négociée du texte. Peu à peu, l’enfant prend conscience que sa parole a été fixée par l’écriture et qu’il peut donc y revenir, pour terminer une phrase, pour la modifier en demandant à l’adulte de redire ce qui est déjà écrit. Chaque type d’écrit permet d’explorer les contraintes qui le caractérisent. La programmation met en jeu de nombreux paramètres: nombre d’élèves participant à l’exercice (moins il y a d’élèves, plus l’exercice est difficile), longueur du texte, évocation antérieure du thème, choix du thème et du type d’écrit...Les lectures entendues participent largement à la construction d’une première culture de la langue écrite pourvu qu’elles soient l’occasion, pour l’enfant, de reformuler fréquemment, dans ses propres mots, les textes qu’il rencontre par la voix du maître.Les livres illustrés (albums) qui s’adressent aux enfants ne sachant encore lire constituent le plus souvent une littérature d’excellente qualité tant par les thèmes qu’elle traite que par la manière de les aborder dans un subtil échange entre textes et images. Ces objets sont faits pour être lus et discutés avec les enfants dans la famille (par un prêt de livres à domicile) comme à l’école. Ils sont l’occasion d’une première rencontre avec l’un des constituants importants d’une culture littéraire vivante et doivent tenir une place centrale dans le quotidien de l’école maternelle. Une bibliographie courante mise régulièrement à jour par le ministère de l’éducation nationale permet aux maîtres d’effectuer au mieux leurs sélections.





  • Se construire une première culture littéraire

Des parcours de lecture doivent être organisés afin de construire progressivement la première culture littéraire, appropriée à son âge, dont l’enfant a besoin. Ces cheminements permettent de rencontrer des œuvres fortes, souvent rééditées, qui constituent de véritables “classiques” de l’école maternelle, tout autant que des œuvres nouvelles caractéristiques de la créativité de la littérature de jeunesse d’aujourd’hui. Ils conduisent à rapprocher des personnages ou des types de personnages, à explorer des thèmes, à retrouver des illustrateurs ou des auteurs… Cette imprégnation qui commence dès le plus jeune âge doit se poursuivre à l’école élémentaire afin de constituer une base solide pour les lectures autonomes ultérieures.Si, pour les plus petits (deux ans), l’essentiel de l’activité réside dans l’impact de la lecture faite par le maître ainsi que dans la verbalisation suggérée à propos des images qui accompagnent le texte, dès trois ans il convient de demander à l’enfant qu’il reformule ce qu’il a entendu dans son propre langage. La mémorisation est soutenue par les images. C’est par le dialogue qui accompagne ces tentatives que l’enseignant reconstruit les passages qui, parce qu’ils n’ont pas été compris, n’ont pas été mémorisés ou encore qui ont été compris de manière erronée. Dès cinq ans, des débats sur l’interprétation des textes peuvent accompagner ce travail rigoureux de la compréhension.On évitera de passer de trop longs moments à analyser de manière formelle les indications portées par les couvertures. Par contre, on peut, à partir des illustrations qu’elles comportent, apprendre aux enfants à retrouver le texte qu’ils cherchent, à faire des hypothèses sur le contenu possible d’un nouvel album. Dans tous les cas, il appartient au maître de dire ce qu’est réellement cette histoire par une lecture à haute voix des textes dont on a tenté de découvrir le contenu.Chaque fois que l’enseignant lit un texte à ses élèves, il le fait d’une manière claire avec une voix correctement posée et sans hésiter à mobiliser des moyens d’expressivité efficaces. Contrairement à ce qu’il fait lorsqu’il raconte, il s’interdit de modifier la lettre des textes de manière à permettre aux enfants de prendre conscience de la permanence des œuvres dans l’imprimé. C’est dire combien, au moment du choix, l’enseignant a dû tenir le plus grand compte de la difficulté de la langue utilisée ou des références auxquelles le texte renvoie.

Extrait des programmes de 2002 pour l'école primaire.

mardi 3 mars 2009

Coup de coeur : "Magélys, lapoupée magicienne au pays de Moubah"

L'association "Magie à l'hôpital" - Du rêve pour les enfants - nous fait découvrir l'histoire de "Magélys, la poupée magicienne au pays de Moubah".

Iris doit rester alitée pour des raisons de santé. Sa mamie lui a offert, pour lui tenir compagnie, Magélys, une poupée que la fillette chérit tendrement.

Ce soir-là lorsqu’Iris lit l’histoire de Moubah, petit pêcheur d’Afrique, elle se met à rêver d’un voyage vers ces contrées lointaines pour rencontrer un étonnant garçon et lui venir en aide…

Une mise en couleur ultrasoignée, une histoire touchante ... de quoi ravir les petits malades âgés de 4 à 8 ans.

Plongez avec vos enfants dans l'univers magique de Magélys qui, tout au long de ses aventures vous permettra d'aborder le thème de la maladie avec des mots simples.


Auteur : Calouan
Illustrations : Mayalen Goust
Editeur : Magie à l’hôpital - Du rêve pour les enfants
Parution : octobre 2008

Les bénéfices des ventes seront intégralement réinvestis dans l'achat de :

  • tours de magie offerts aux enfants,
  • matériel spécialisé dans la magie enfantine,
  • cadeaux magiques pour les enfants...

Ils permettront aussi de réaliser des « rêves magiques » chers à des enfants hospitalisés, et d’étendre les actions de l’association à d’autres hôpitaux et bien d’autres projets encore.
Le prix de vente de ce livre est de 15 euros. Ce montant est versé intégralement à l'association.

Pour plus d'informations sur l'association "Magie à l'hôpital" : http://www.magie-hopital.com/

dimanche 1 mars 2009

Le conte émerveille t-il toujours?

«S’il te plaît, tu me racontes une histoire ?» Le jeune enfant qui, la nuit venant, supplie ainsi son parent, ne prononce pas le mot «conte». Un mot qu’il ignore d’ailleurs le plus souvent. Et pourtant, c’est bien dans ce monde peuplé de fées et de sorcières, de loups et de dragons, le plus souvent cruel, que l’enfant demande d’entrer. Comment ? Il suffit qu’un parent prononce la formule magique : «Il était une fois…» pour que, comme par enchantement, la porte du monde fantasmagorique s’ouvre à deux battants et que l’enfant y pénètre avec empressement. Oui, foi de parents, les histoires de gnomes, de lutins, de princesses endormies et de princes charmants conquérants qui les ont bercés hier, plaisent encore à leurs enfants et les fascinent plus que toute autre histoire. Ni la télévision ni les jeux électroniques les plus sophistiqués n’ont réussi à les remiser définitivement au grenier des «ringardises».Pourquoi ces folles histoires jouissent-elles d’une telle longévité et continuent-elles de se transmettre de génération en génération ? Sans nul doute parce que les contes ne se contentent pas de distraire les enfants comme d’autres productions peuvent le faire par le truchement de multiples médias.

  • Les contes délivrent des messages universels qui aident l’enfant à grandir

En fait, depuis la découverte de l’inconscient par Freud, nombre de travaux issus de disciplines variées – histoire, littérature, sociologie, psychanalyse – l’attestent : la force invincible des contes tient à ce qu’ils touchent les profondeurs de l’âme, là où s’affrontent avec violence les forces du bien et du mal et où se cherche le sens de la vie. À travers images et situations symboliques, les contes délivrent des messages universels qui aident l’enfant à grandir. Ainsi le psychiatre Bruno Bettelheim fut le premier à affirmer dans son livre majeur Psychanalyse des contes de fées, paru en 1978 : «Tout en divertissant l’enfant, le conte l’éclaire sur lui-même et favorise le développement de sa personnalité». En effet, dès son plus jeune âge, l’enfant éprouve des angoisses et des peurs qui touchent aux relations dans la famille (rivalité fraternelle, crainte d’être abandonné, inceste, etc.), ou le concernent directement dans son développement (confiance en soi, renoncement à sa toute-puissance infantile, etc.). Autant de tensions et de difficultés internes que le jeune enfant ne sait pas encore maîtriser. Or, les contes lui permettent de s’identifier à des héros qui ont les mêmes problèmes que lui (l’abandon dans le Petit Poucet, la jalousie fraternelle dans Cendrillon, la mort d’un parent dans Blanche-Neige, etc.) et auxquels ils savent trouver des solutions : l’un demandera de l’aide à plus fort que lui, l’autre rencontrera un animal bienveillant et protecteur… Et au bout du compte, une fin heureuse récompensera le héros courageux : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.»

  • La violence qui traverse ces histoires n’est jamais gratuite

Pourtant, malgré l’avidité de leurs enfants, certains parents sont encore réticents à leur raconter ces histoires anciennes ou inventées plus récemment selon la même structure initiatique, les jugeant trop cruelles. Ainsi, Élisabeth Soulier, maman d’une petite fille de 5 ans, explique son choix : «La violence est partout aujourd’hui, dit-elle. Dans la rue, au cinéma, à la télévision. Je ne vois pas l’intérêt d’en rajouter en racontant à ma fille des histoires de méchant loup ou de vieilles sorcières au nez crochu. Je préfère des histoires plus douces.» Certes, les contes traditionnels regorgent d’horreurs, d’enfants mangés par des ogres et abandonnés à la misère et à la solitude, de forêts hantées, de menteurs, d’injustices, etc. «Pour autant, explique Yannick Jaulin, conteur professionnel et dont les créations ne sont pas exemptes de dureté ni de cruauté, cette violence est structurante à la différence de celle que l’on rencontre dans la vraie vie. La violence qui traverse ces histoires n’est jamais gratuite mais est nécessaire au passage d’une étape, à l’acquisition d’un savoir-faire ou mieux encore d’un savoir-être.» Et de justifier ainsi la férocité du loup dans Les Trois Petits Cochons : «S’il ne mangeait pas les deux premiers cochons, comment l’enfant comprendrait-il que pour grandir il faut renoncer à rester petit ?».Quoi qu’il en soit, depuis les années 1970, ces figures imaginaires ne cessent de sortir des maisons pour aller raconter leur vie sur la place publique. Désormais, enfants, adolescents et adultes peuvent les rencontrer et les écouter sur le bitume des cités, les ondes de la radio, dans les bibliobus, les bibliothèques, les centres de loisirs, mais aussi dans des groupes de développement personnel ou de débat, des ateliers et même à l’hôpital ou en prison. Et les conteurs se font artistes à part entière. On en dénombre un millier pour la France, dont la moitié affirme en vivre. «Ce qui me semble tout à fait intéressant, note Françoise Coulimon, elle-même conteuse bénévole et qui suit les festivals du conte depuis leur création, c’est que le conte ne se limite plus à la sphère enfantine et ne passe plus seulement par la lecture, les marionnettes, le théâtre ou le cinéma pour enfants…».

  • Le conte n’a pas fini de tirer le fil de l’histoire de l’humanité

Et d’ajouter avec humour : «Nous les conteurs, nous offrons nos histoires à tous ceux qui, quel que soit leur âge, veulent grandir et refusent de vivre idiots.» Ambition démesurée pour cet art qui nous vient de la tradition orale populaire ? Pas si sûr. En effet, l’universalité et la profondeur symbolique des contes leur permettent d’être lus, relus, racontés maintes et maintes fois à n’importe quel âge et dans n’importe quel contexte. En témoigne Laurent Foumil, père de trois jeunes enfants : «Ma femme est médecin généraliste et ne rentre jamais avant 21 heures le soir à la maison. Du coup, c’est moi qui assure le coucher des enfants et naturellement j’ai pris l’habitude de leur raconter une histoire chaque soir. En fait, dit-il, je réalise à quel point ces histoires ancestrales et d’autres plus modernes comme Harry Potter de Joanne K. Rowling ou Le Seigneur des anneaux de J. R. Tolkien me parlaient et me faisaient du bien, à moi comme parent.» Et il ajoute : «Après tout, nous n’en avons jamais fini avec nos conflits inconscients et avec notre difficulté de grandir et de devenir nous-mêmes.»Yannick Jaulin, l’un de ces néo-conteurs, auquel est associé le monde farfelu de Pougne-Hérisson, village des Deux-Sèvres dont il a fait le «nombril de la terre», n’hésite pas à affirmer que «dans une société comme la nôtre, traversée par toutes sortes de mutations déboussolantes, le conte est une parole qui doit aussi être entendue par les adolescents, les parents et les grands-parents. Car, dit-il, le conte réconforte, enseigne, guide chacun tout en créant du lien entre tous.» Éducateur de rue à Marseille, Franck Libernois parle lui aussi «des vertus rassembleuses» des histoires que les adolescents à la dérive viennent écouter chaque vendredi soir dans un local prêté par une paroisse de la commune. «Il y en a pour tous les goûts et toutes les traditions, dit-il, puisque ce sont des parents bénévoles africains, maghrébins, asiatiques qui animent chaque soirée et la musique est assurée par les jeunes eux-mêmes. Mais au bout du compte, on a l’impression de former la même communauté et d’affronter les mêmes défis humains » Le conte n’a pas fini de tirer le fil de l’histoire de l’humanité.

Article de Agnès Auschitzka, paru dans La Croix du 28 mars 2007.